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Centrafrique

Centrafrique

La République Centrafricaine est un pays enclavé, financièrement exsangue malgré ses richesses traditionnelles (diamants, bois, coton, élevage, café). Après les événements survenus de 2013 à 2015, le pays n’a pas encore totalement retrouvé de stabilité politique.
La RCA compte plus de 4,7 millions d’habitants dont l’espérance de vie moyenne est de 45 ans (espérance de vie en France : 78 ans) !
43% des Centrafricains ont moins de 15 ans. Près de 50% de la population n’est pas alphabétisée. Deux Centrafricains sur trois vivent avec moins d’un dollar par jour. L’indice de développement humain place la Centrafrique dans les derniers rangs du classement mondial.
La pandémie de sida y est grave, avec un taux moyen de prévalence se situant autour de 16,5% qui place la RCA au 10ème rang mondial des pays touchés par le sida.

Géographie

La République centrafricaine est une pays d’Afrique centrale sans accès à la mer. Le fleuve Oubangui marque la frontière au sud du pays et le Mbomou en amont. A l’ouest, c’est le fleuve Chari qui marque la frontière avec le Cameroun.

Bien que globalement tropicale la RCA ,’a pas de climat uniforme. En effet, on y trouve trois zones climatiques différentes :
– Au sud se trouve la zone équatoriale, domaine de la forêt dense ; zone dans laquelle sont situées les écoles.
– Au centre se trouve trouve la zone tropicale, domaine de la savane.
– Au nord se trouve la zone subsahélienne, domaine des épineux.

Deux saisons se succèdent : la saison des pluie, qui dure de mai à octobre, et la saison sèche, qui s’étend de novembre à avril.
Lors de la saison des pluies, les pistes en latérites qui constituent 95% du réseau routier, sont souvent difficiles d’utilisation au point que des barrières sont installées pour empêcher la circulation des voitures.
Par ailleurs, les pays souffre régulièrement d’inondations en raison du manque d’entretien des fleuves.
La moyenne annuelle des températeures avoisine 26°C (maxima : 38°C – minima : 15°C).

La nature a pourvu le pays d’immenses richesses naturelles : sa plus grande ressource réside dans la diversité de son environnement. La Centrafrique étale une nature généreuse et abondante avec des écosystèmes très divers allant de la forêt dense humide à la savane. La grande forêt centrafricaine, abrite une faune et une flore d’une richesse.
Les principales villes du pays sont Bangui avec 734 000 habitants (la capitale représente plus de 40% de la population) puis Bimbo (124 000 hab.), Berberati (105 000 hab.) et M’Baiki (25 000 hab.).

Démographie

Quelques indices démographiques utiles à savoir sur la République Centrafricaine.

  • La RCA compte près de 4,2 millions d’habitants en 2006 (en 1973 : 2 millions)
  • 62% de la population vit en zone rurale et 38% en zone urbaine.
  • 43% des Centrafricains ont moins de 15 ans.
  • L’espérance de vie moyenne est de 39 ans (espérance de vie en France : 78 ans)
  • Nombre moyen d’enfants par femme : 5
  • Près de 50 % de la population n’est pas alphabétisée.
  • Deux centrafricains sur trois vivent avec moins d’un dollar par jour.
  • Le revenu par habitant est de 350 dollars par an en 2007.
  • L’indice de développement humain place la Centrafrique au 172e rang sur 177 pays dans le monde.
  • La pandémie de sida y est grave, avec un taux moyen de prévalence se situant autour de 16,5 % qui place la RCA au 10e rang mondial des pays touchés par le sida.

Economie

La Centrafrique est un pays enclavé, ce qui constitue un handicap important à son développement économique alors que le pays dispose de nombreuses ressources.

La monnaie officielle est le Franc CFA : 1 € = 655 F
En 2006 le PIB de la RCA s’élevait à 1,5 milliard de dollars, et en 2006 la croissance du PIB était de 3,5%.
La dette extérieure publique de la RCA est extrêmement élevée : près d’un milliard de dollars. Cette dette extérieure représente 65% du PIB, ce qui peut expliquer l’instabilité économique et politique du pays.
Par ailleurs, la RCA est membre de la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire d’Afrique Centrale).
L’agriculture représente 55% du PIB et emploie 74% des travailleurs. Le nord-ouest et le centre du pays représentent un bassin agricole important pour les cultures de coton et de canne à sucre. Les autres cultures principales sont le manioc, les bananes, le maïs, le café, et le tabac.

L’exploitation forestière contribue également d’une façon significative au PIB du pays. En effet le bois représente prés de 40% des exportations en rapportant chaque année entre 5 et 6 milliards de Francs CFA (soit 7,5 à 9 millions d’euros).

Le sous-sol des terres est l’une des principales richesses du pays, on y trouve de l’or et des diamants en abondance. Ainsi l’activité minière constitue la deuxième ressource majeure en termes de recettes d’exportation : la production officielle de diamants de très bonne qualité (diamants de joaillerie) s’établit à environ 500 000 carats par an. La production réelle est estimée au double environ, il existe donc une économie parallèle importante dans ce secteur. La production, le commerce, ainsi que la taille des diamants, sont des activités qui font régulièrement l’objet de plans visant à les nationaliser, ou au contraire à les libéraliser.
Par ailleurs, le pétrole, l’uranium et l’énergie hydroélectrique sont également d’autres ressources importantes.

Du fait de la faiblesse des infrastructures d’accueil et de transport et de l’insécurité qui règne dans le pays, le tourisme reste encore anecdotique.

Les services publics (eau, électricité, téléphone filaire…), monopoles d’État, sont dans des situations financières difficiles, et les équipements, faute de maintenance et d’investissement, sont pour la plupart vétustes, entraînant des ruptures de service très fréquentes.

Histoire et Politique

La République centrafricaine est une république présidentielle où le président (élu au suffrage populaire pour un mandat de 6 ans) est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement ; mais comme beaucoup de pays africains la démocratie est fragile et l’histoire politique du pays s’est surtout écrite à travers de nombreux coups d’Etat…

A la fin XIXe siècle les Français colonisent la région et l’administrent sous le nom d’Oubangui-Chari (en référence aux noms des deux fleuves Oubangui et Chari qui délimitent les frontières au sud et à l’ouest). Durant la seconde guerre mondiale, la colonie se joint aux Forces Alliées.
Le pays devient la République Centrafricaine le 1er décembre 1958 et proclame son indépendance le 13 août 1960.

Le premier chef de l’État, Barthélemy Boganda est considéré comme le père de la Nation centrafricaine. Parlementaire français, il prônait depuis longtemps l’indépendance des colonies et avait proposé la création d’un État d’Afrique Centrale unique, regroupant Gabon, Congos, Cameroun et Centrafrique. Il y voyait la seule solution permettant d’éviter l’éclatement de la région en territoires trop petits qui n’auraient aucun rôle à jouer sur la scène internationale.

Le drapeau de la République Centrafricaine symbolise les espoirs portés par Boganda dans son rêve d’unification des états d’Afrique centrale afin de « libérer l’Afrique et les africains de la servitude et de la misère ».
Ainsi le bleu symbolise le Congo et son océan qui le berce ; le blanc symbolise le Tchad et son coton ; le jaune symbolise le Centrafrique et ses richesses minières ; le vert symbolise le Gabon et ses forets ; le rouge symbolise le sang versé par tous les martyrs et enfin, l’étoile est là pour guider les pas du peuple noir vers la liberté et l’émancipation.

Il meurt le 29 mars 1959, peu après son élection, dans un accident d’avion dont les causes n’ont jamais été élucidées.
Son cousin, David Dacko, instituteur, lui succède mais est très vite renversé par un coup d’État, mené par le capitaine Jean-Bedel Bokassa qui se fait couronner empereur à vie en 1977, avant d’être lui même renversé en 1979. David Dacko lui succède encore brièvement. Il sera chassé du pouvoir en 1982 par le général André Kolingba, qui établit un régime militaire. André Kolingba restera au pouvoir jusqu’en 1993, année où, suivant le courant de démocratisation lancé par le sommet de La Baule, les premières élections multipartites ont lieu : Ange-Félix Patassé est élu président de la République.

En 2001, une tentative de coup d’État provoque de violents affrontements dans la capitale, Bangui. Après une nouvelle série de troubles et malgré l’intervention de la communauté internationale le général François Bozizé réussit, avec l’aide de militaires et miliciens tchadiens un nouveau coup d’État et renverse le président Patassé le 15 mars 2003. Le général Bozizé chasse alors les rebelles congolais, auteurs de méfaits et crimes innombrables notamment autour et dans Bangui. Il remporte l’élection présidentielle suivante organisée de mars à mai 2005 avec 64,6% des voix et il est toujours aujourd’hui le Président de la République Centrafricaine.

Culture et religion

La culture centrafricaine est très variée: chaque « grande » ville a son peuple, sa langue (la langue officielle est le français, mais on y parle de nombreux langages qui restent tous proches du sango, la langue unificatrice du pays permettant à chacun de se comprendre, même sans éducation scolaire avancée) et une histoire récente liée aux politiciens et hommes de pouvoir qui en sont issus.

Ainsi près de 90 groupes culturels cohabitent plutôt pacifiquement. Selon le recensement le plus récent le groupe le plus important est celui des Gbaya (28%), suivi des banda (22%), puis des Mandja (10%).
Les pygmées (1%), reconnus comme les premiers habitants de l’Afrique centrale, peuplent les forets centrafricaines, essentiellement dans la Lobaye (près de Mbaiki) et le bassin de la Sangha. Ils vivent de chasse, de pêche et de cueillette. Ce peuple a préservé ses habitudes, et se maintient dans son environnement, sans accès aux « progrès sociaux » minimaux qu’a vu le pays. Longtemps et massivement considérés comme des humains de seconde catégorie, ils sont exploités et victimes de discriminations.
Ils sont visiblement différents de par leur aspect physique : petit gabarit, visage très rond, pilosité abondante et couleur de peau tendant vers le rouge.

L’animisme est la religion traditionnelle encore pratiquée par 35% des Centrafricains toutes religions confondues. Cependant le chiffre est officieux car les adeptes de l’animisme célèbrent leur culte en secret, la sorcellerie étant considérée comme un délit. En effet chaque années plusieurs suspects sont tués par les villageois eux-mêmes.
Le christianisme est officiellement la religion la plus pratiquée en RCA. En effet, les chrétiens représentent près de 82% de la population centrafricaine, dont 52% de protestants et 30% de catholiques.
La religion musulmane représente pour l’instant seulement 15 à 18% de la population mais comme le pays a des frontières poreuses, les musulmans des pays voisins tentent peu à peu d’imposer une culture « nouvelle », extérieure au pays, à laquelle se rattachent une part grandissante de la population. Cette expansion se passe relativement bien puisque le pays n’a jamais été confronté à des conflits religieux entre chrétiens et musulmans, comme c’est le cas au Soudan, au Nigeria ou au Tchad.